Baignade nocturne et supposée secrète [R]

Cela faisait maintenant plus de deux semaines qu'Alice et Selene étaient arrivées en vacances sur cette île et la jeune femme était à peine sortie de l'hôtel, pour ne pas dire à peine sortie de sa chambre. La chaleur environnante l'étouffait et elle avait un besoin vital de la climatisation pour survivre. Alors, seule dans sa chambre, elle s'ennuyait à mourir. Depuis qu'il les avait rejointes ici, il arrivait que Michael vienne lui rendre visite, et ils passaient quelques heures de la journée ensemble, écoutant Bullet For My Valentine en fond sonore et parlant de temps en temps, donnant une occupation à la jeune femme.

Mais parfois, comme aujourd'hui, son ami passait la journée à la plage ou ailleurs avec sa soeur. Histoire de ne pas mourir de dessèchement la jeune femme s'était connectée a internet pour découvrir que Lucian lui avait envoyé une partition d'un morceau qu'il avait composé avec les autres joueurs du groupe. En pièce jointe, il y avait aussi un enregistrement de leurs instruments. Il lui demandait d'écrire les paroles qu'ils allaient mettre dessus ainsi que d'écrire a partition de sa guitare, la calquant sur le travail qu'avait déjà fournit Pierce, l'autre guitariste du groupe. C'était avec plaisir qu'elle avait découvert ce morceau qu'elle avait immédiatement aimé. Elle avait passé le reste de la journée à s'entraîner à reproduire les accords de Pierce puis avait lâché cette trame pour créer sa propre partition, l'intégrant au morceau qu'elle avait convertit en MP3 et fait joué sur son I-pod.

Puis la nuit était tombée plus vite que prévu et elle avait été manger au restaurant en compagnie de Selene. Alice était ensuite rentrée dans leur chambre, s'était changée et s'était couchée presque instantanément. Sa jumelle était ressortie directement après le restaurant, ayant probablement décidé de passer encore un peu de temps avec Michael. Après être restée de longues minutes allongée dans son lit à regarder le plafond, Alice s'était relevée, réalisant qu'elle ne pourrait dormir avant longtemps. Cette nuit était donc la bonne pour mettre son plan a exécution.

Sur la pointe des pieds, la jeune femme s'était dirigée vers la garde robe de sa soeur, en quête du maillot de bain noir et rouge dont elle lui avait parlé le jour même de leur arrivée. Tâtonnant dans le noir, elle finit par mettre la main dessus au milieu des sous vêtements clairs de Selene. Le sortant, elle le regarda un instant, une légère grimace sur le visage. Il n'était pas laid, même plutôt joli : d'un beau noir avec les tours d'un rouge profond et foncé, tel qu'Alice l'aimait, cependant c'était toujours un maillot de bain, chose qu'elle se répugnait à porter.

*Oh, personne ne te verra et ça te fera du bien !*

Se motiva t elle. Elle se changea donc discrètement dans la salle de bain et se regarda dubitativement dans le miroir. Ce maillot lui allait parfaitement puisqu'elle avait exactement la même taille que sa jumelle; cependant il lui allait beaucoup moins bien qu'à Selene. Son décolleté échancré dégageait trop ses épaules à son goût, quand à la toute petite culotte, elles ne cachaient pas ses hanches anguleuses, souvenir de son anorexie lui rappelant sans cesse qu'elle était toujours en sous poids par rapport à la normale. Détournant rapidement le regard de ce miroir vexant, la jeune femme s'enroula rapidement dans un drap de bain sombre et ne put se résoudre à laisser ses bottes.

C'est donc une silhouette bottée de cuir et vêtue d'une large serviette noire qui traversa le couloir de l'hôtel à minuit et demi. Elle prit l'ascenseur, certaine de n'y trouver personne, et se dirigea vers la piscine intérieure qu'elle n'avait encore jamais vue. Comme elle s'y était attendue, l'endroit était entièrement vide, et contre toute attente, était magnifique. A ses pieds s'étendait une piscine à l'architecture originale, dont des fausses pierres ornaient les bords pour imiter un décor plus naturel. Quelques lumières éclairaient l'eau sombre, lui donnant une couleur entre le bleu clair et le vert lumineux. A l'exception de cela, toutes les lumières étaient éteintes, et Alice se garda bien de les allumer, cela risquerait de tout gâcher. La piscine était entourée de baies vitrées donnant une vue imprenable sur la mer sombre et agitée qui s'étendait un peu plus loin. Enfin, haut dans le ciel noir se détachait la pleine lune, bien plus blanche et scintillante que ce qu'on pouvait en voir depuis l'Angleterre.

*wow*

Pour une fois, aucune ironie et aucun sarcasme ne vint à l'esprit d'Alice pour décrire ce qui se passait devant elle. C'est simple, elle ne pouvait rien critiquer d'autre que l'odeur agaçante du chlore de la piscine, c'était dire ! Elle qui aimait tellement remettre en cause tout ce qui l'entourait se trouva quasiment frustrée par tant de beauté.

Alice finit par s'approcher d'un transat sur lequel elle posa en vrac sa serviette. Puis elle ôta rapidement ses épaisses bottes et les fourra sous le siège histoire qu'elles ne soient pas trop en vue... on était jamais trop prudent. Puis, comme craignant que les murs ne la voient en maillot de bain, la jeune femme traversa la piscine sur la pointe des pieds avant de plonger gracieusement dans le bassin profond de la piscine. Elle savoura la sensation de l'eau froide la submergeant puis ressortit la tête de l'eau, un sourire satisfait sur les lèvres.

*Bravo, tu peux être fière de toi Alice !*

Mentalement, elle essaya de compter a quand remontait sa dernière expérience avec une piscine puis abandonna, réalisant que cela remontait a avant ses treize ans. Depuis son anorexie, elle ne s'était jamais montrée en maillot ou sous vêtements devant personne, détestant trop son corps pour cela. Même lorsqu'elle s'habillait dans la salle de bain avec Selene, la jeune femme s'arrangeait toujours pour être vêtue avant qu'on ne puisse la voir. Mais ici, elle n'avait pas ce problème : elle était seule dans cette piscine.

La jeune Anglaise nagea doucement jusqu'au rebord, essayant de faire le moins de bruit possible afin de ne pas polluer le magnifique silence qui régnait. Rêveuse, elle s'appuya au rebord de la piscine et, regardant la magnifique lune accrochée dans ce ciel bleu nuit, Alice essaya de songer de quoi pourrait parler le morceau qu'elle avait écrit l'après midi même. Une chose était certaine, elle y casera un rapport avec la nuit, cet endroit l'inspirait.

Après avoir passé toutes la journée et le début de la nuit avec Selene, Michael vit que son amie commencée a fatigué. Ils étaient censés aller à la piscine couverte de l’hôtel le soir même, mais le jeune homme lui conseilla d’aller se coucher. Elle insista quelque peu puis il lui promit qu’il pourrait faire un bain de minuit un autre jour. Satisfaite, Selene c’était donc fait raccompagnée par son meilleur ami jusqu’à la porte de sa chambre. Un instant encore ils discutèrent puis elle l’enlaça et alla se coucher. Resté seul devant la porte, le jeune homme regarda sa montre : Minuit et demi. Pourtant, il ne ressentait pas la moindre fatigue. Sans doute faisait il trop chaud… Quoi qu’il en fût, l’idée d’aller se coucher maintenant et ne rester a fixer son plafond –fort peu intéressant- le laissa dubitatif. Il plissa le front. Et pourquoi ‘irait il pas à la piscine ? Ce n’était pas parce qu’il avait promis à Selene d’y aller le lendemain ou un des jours suivant qu’il n’avait pas le droit d’y aller plusieurs soirs de suite, n’est pas ?

C’est donc avec un sourire satisfait que le jeune Anglais se dirigea vers l’ascenseur qui conduisait à la piscine intérieure de l’hôtel. Il n’y avait pas accès légalement et n’avait pas le droit d’y aller mais qu’importait ? Qui irais vérifier ? Ce n’était pas marqué sur son visage qu’il ne faisait pas partie de l’hôtel.

*Eh bien… Si Butch entendait ça, il ne le croirait sans doute pas…*

Petit Michael qui se rebiffe ? Ce n’était pas crédible ! Lui qui avait toujours était le modèle a suivre… à tout âge, comment pouvait il enfreindre la lois ?! Tout en se posant la question, Michael sortis de l’ascenseur et se dirigea vers la grande porte de la piscine. Dés lors, une forte odeur de chlore lui monta au narines.

*On se rapproches du but…*

Songea t elle en s’arrêta devant la porte. Il jeta un coup d’œil autour de lui et vit un chariot de femme de ménages. Il se passa nerveusement une main sur la nuque.

*Au point ou tu en es…*

Il tendis donc la main et s’empara d’une serviette de bain. Puis il entra dans la pièce et se retourna vers la porte pour la fermer discrètement. Dos à la piscine, le jeune homme entendit des bruits d’eau derrière lui. Il grinça et se retourna lentement pour voir une silhouette nager. Nom d’un chien ! Et lui qui pensait être seul… Il soupira et jeta la serviette sur une chaise. En relevant les yeux, il vit les affaires de la gêneuse –à en jugeait par sa silhouette chétive-

Michael songea un instant en repartir d’où il venait mais se reprit. Après ce qu’il avait fait, ce n’est pas une malheureuse nageuse nocturne qui allait l’arrêter ! C’était mal le connaître !

*Ah bon ?
-Oui, maintenant déshabilles toi et entres dans l’eau…*

Le jeune Canadien plissa le nez puis une nouvelle fois dut se ressaisir. Après tout cette petite voix dans son esprit avait raison –de mieux en mieux, il était en accord avec lui-même-, il faisait une chaleur étouffante, alors pourquoi la laisser profiter seule de cette eau fraîche. C’est donc avec détermination que le jeune homme retira son tee shirt pour le mettre en boule à coté de sa serviette de bain.

*Etre déterminé ne veux pas dire être mal polis…*

Se rappela t il à l’ordre.

Le jeune homme se rapprocha donc de la piscine et s’accroupis en son bord.

« Bonsoir ! »

Lança t il avec un sourire polis.

Les bras hors de l'eau, Alice agitaient doucement ses pieds tandis qu'elle pensait aux paroles à mettre sur le morceau que son groupe puis elle-même avait inventé le jour même. Bientôt, elle trouva un fil conducteur à ces phrases et les remit dans un ordre plus cohérent pour former une histoire crédible et dans le style des autres chansons qu'elle avait déjà écrites pour le groupe : sombres et déchirantes.

Un jour, un de ses psychologues lui avait demandé d'apporter les paroles d'une chanson qu'elle avait écrite et la jeune femme avait exprès amené son texte le moins profond, le moins difficile aussi, histoire d'éviter qu'il n'en tire des conclusions stupides. Pourtant ça n'avait pas coupé, après l'avoir lu l'homme avait relevé les yeux vers elle, l'air consterné, avec l'expression d'un adulte pensant ses mots pour ne pas froisser une adolescente dérangée. "Pourquoi écris tu des textes aussi sombres, Alice ?" Lui avait il demandé. "Parce que la tristesse est plus belle a décrire et plus poignante que la joie" avait été sa réponse immédiate. Retirant ses lunettes avec un profond soupire, il lui avait ensuite demandé très calmement si elle était suicidaire. Si elle l'était pensait il vraiment qu'elle serait encore en vie pour répondre à sa question ? Sombre crétin.

Elle n'était ni suicidaire, ni dépressive, ni dérangée et ça aucun de ses psychologues n'avaient voulu le comprendre. Elle était juste une fille que la vie avait poussé à se renfermer sur elle même et qui n'avait pas les mêmes affinités que les autres personnes de son age. Juste quelqu'un de complexé et dont le pire cauchemar était sans aucun doute de s'ouvrir à quelqu'un. Secouant doucement la tête à ces pensées, Alice lâcha finalement le rebord de la piscine pour se laisser glisser doucement dans l'eau, avec la ferme intention de laisser ses pensées récurrentes sur la berge. Elle était seule dans cette sombre piscine, ce n'était donc vraiment pas le moment de penser aux abrutis qui avaient compliqué sa vie et son esprit au lieu d'éclaircir son chemin.

Elle se laissa donc emporter par les quelques courants de l'eau, amenés par les quelques arrivées d'eau. En quelques claquements d'eau discrets, Alice fut bientôt au milieu de la calme piscine. Elle resta un instant à cet endroit, s'amusant à promener doucement ses doigts délicats sur la surface plate et calme de l'eau de la piscine. Le fait de rester ainsi immobile pour ne pas modifier la surface de l'au fit baisser la température du corps d'Alice, a son grand bonheur. Sur cette île à la chaleur harassante, il était presque rassurant d'avoir froid !

Se lassant bientôt de l'eau trop calme, la jeune femme nagea jusqu'à la fausse cascade qu'ils avaient du coupé pendant la nuit puisque seulement quelques gouttes tombaient encore de l'endroit ou devant s'écouler le petit rideau d'eau. Ne cherchant pas à contourner les quelques gouttes, la jeune femme se faufila dans le petite bassin entre les fausses pierres et s'apprêtait à s'y installer lorsqu'elle entendit la porte de la piscine s'ouvrir. Ne s'y attendant pas le moins du monde, la jeune femme sursauta violement et s'étala dans le grand bassin d'où elle venait.

*Quelle chiotte !*

Jura t elle mentalement, énervée de sentir ainsi son coeur cogner contre sa poitrine. Elle s'éloigna de la cascade pour essayer de voir s'il s'agissait d'un membre du personnel de l'hôtel ou tout simplement d'un autre client insomniaque. Elle pu constater qu'il ne s'agissait pas d'un responsable de l'entretien puisque la personne - qui s'avéra aussi avoir une carrure d'homme- portait un jean et non un de ces ridicules uniformes pyjamas qu'on les forçait a porter. Cependant elle ne put rien voir d'autre à cause de l'obscurité de la pièce. A son grand bonheur d'ailleurs, le visiteur ne se permit pas d'allumer la lumière, c'était déjà ça.

Frustrée d'être interrompue ainsi en pleine observation du paysage, la jeune femme alla au fond de la piscine -le plus loin possible du jeune homme- et feint de faire quelques longueurs, geste qu'elle ne comprit pas vraiment elle même. Peut être étais ce pour le persuader qu'elle était très occupée et le dissuader d'engager la conversation, ou peut être tout simplement parce qu'elle était gênée de se retrouver dans une telle posture en présence de quelqu'un et essayait de se donner contenance ; peut être un peu des deux.

Jugeant finalement que c'était stupide, la jeune femme se raccrocha au bord de la piscine où elle était quelques minutes plus tôt pour regarder la lune. Mauvaise idée visiblement car elle entendit bientôt des pas près d'elle et sentit la présence du jeune homme s'accroupir non loin d'elle. Bientôt, une douce voix à l'étrange accent horriblement familière retentit à ses oreilles. La jeune femme se crispa en reconnaissant le parler Canadien Anglicisé de Michael. D'abord il la voyait avec une couette sur la tête en écoutant NSynk et maintenant il la trouvait dans la piscine ! Mais que diable faisait il là d'ailleurs ?!

*Je suis maudite*

Conclut tristement la jeune femme. Que faire, lui répondre ? Elle pouvait aussi fuir comme il ne l'avait visiblement pas reconnue...

*Mauvaise idée.*

Au lieu de cela la jeune femme se retourna donc vers son ami, et réalisa finalement qu'elle avait eut tord de ne pas fuir. Non loin d'elle, Michael se tenait accroupit à coté de la piscine, uniquement vêtu de son pantalon de jean. Les rayons de lune éclairaient son beau visage balayé par quelques mèches de cheveux blond foncé. Mais ce n'était pas le pire dans tout ça, cette traîtresse de Lune éclairait aussi d'une manière très avantageuse le torse nu et musclé du jeune Anglais. Nom d'un chien elle n'aurait jamais imaginé qu'il puisse être aussi attirant sous son tee shirt !

*Alice !*

Se rappela t elle a l'ordre avec énervement.

"Bonsoir Michael..."

Répondit la jeune femme, mal à l'aise, d'une voix peu assurée, tout en se collant au mur de la piscine histoire d'être certaine qu'il ne puisse voir que sa tête de chien mouillé sortir de l'eau et non le reste de son corps.

Michael vit la jeune femme se crisper lorsqu’il lui parla. Sans doue était elle une insociable…

*Ou une Alice
-Hein ?!*

En effet, lorsqu’il rebaisa les yeux vers la jeune inconnue, il reconnut le visage fin, avec son petit nez et ses petites lèvres, tout en pointe de la ravissante Alice. Il papillota un instant, sonné. Mais que diable faisait elle ici ? Etait elle inconsciente ? Seule, dans une piscine, ou n’importe qu’elle taré pouvait entré et… en si petite tenue ?! –Pas le taré ça va de soit- Il regarda un instant la jeune gothique qui le salua bientôt, s’écrasant contre la parois de la piscine. Un sourire ironique étira ses lèvres dans les coins tandis qu’il secouait la tête. Sans doute se sentait elle vulnérable sans sa tenue de latex. Déjà, il était étonné qu’elle l’ait troqué contre une charmante petite jupe en cuire… Et ce n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire.

Il nota cependant la petite voix mal à l’aise qu’elle avait employé. Et voilà, voilà pourquoi elle lui faisait pensé à un chaton ! Avec sa petite voix cassé, ses petits cheveux ébouriffé. N’importe quel psychopathe entrant dans cette pièce la dévorerait des yeux et aurait envie de faire bien plus que se baigner avec elle…

*… Pas que les psychopathes d’ailleurs
-BREF !*

« Alice ! »

Sourit il, décidant de mettre un terme à ses pensées qui tourné au « censuré aux moins de 18 ans »

« Je ne m’attendais pas à te voir. Je pensais que tu dormais quand j’ai raccompagnée Selene dans votre chambre… »

Le jeune homme regarda un moment la petite tête trempée de chaton effarouché de sa princesse de la nuit. Décidemment il ne cernerait jamais totalement la jeune femme. Elle était toujours là où on ne l’attendais pas.

*Enfin, toi tu l’attends partout mais c’est un mauvais exemple !
-Oui, bon !*

Le jeune homme retira ses chaussures. Et oui ! Il allait quand même entrer dans l’eau ! Elle ne pensait tout de même pas avoir la paix. Surtout pas maintenant qu’il savait que c’était elle. Michael lui ébouriffa les cheveux, avec un sourire puis se redressa, sachant –du moins pensant- qu’Alice ne tenterais pas les bras pour se venger de ce geste. Après tout il en avait eut envie, et en avait assez de se retenir certaine chose parce qu’il avait peut de sa réaction…

*Oui mais si tu faisais toute les choses de ce dont tu as envies en la voyant…*

…Enfin, bien sur il fallait savoir tempérer.

Michael retira ses chaussures et après s’être décoiffé rapidement les cheveux d’un coup de main, il retira son large jean de manière à se retrouver en boxer de bain. Puis il sauta dans l’eau à son tour et resta sous cette nappe bleus pendant un moment, histoire d’apprécié la fraîcheur qu’elle lui procuré. Puis le jeune homme ouvrit les yeux et se retrouva nez à nez avec le cœur mince et gracieux d’Alice.

*Remontes crétins elle va te prendre pour un voyeur !*

Jugeant que pour une fois cette petite voix avait raison, Michael remonta à la surface de la piscine, s’ébouriffa les cheveux pour ne pas qu’il lui vienne devant les yeux.

« Tu viens souvent nager ici ? »

Lui demanda t il après l’avoir un instant regardé. Puis il fit quelque mouvement de recule pour se retrouver à une distance raisonnable de la jeune femme. Inutile de la mettre mal à l’aise ou encore plus gênée…

*Déjà que…*

Lorsqu'il la reconnu, un sourire étira les lèvres de Michael, et il lui rendit son salut en prononçant son nom. Bien, visiblement il était loin d'être aussi mal à l'aise qu'elle, voir même il n'avait pas du tout l'air gêné d'être ainsi torse nu devant elle alors qu'elle était morte de honte rien qu'à l'idée qu'il puisse la voir en maillot de bain.

*D'un autre coté il est loin d'avoir à rougir de son corps !
-Alice ??
-Désolée... je ne sais plus ce que je dis !*

Ce qu'elle pouvait se sentir vulnérable et ridicule dans le minuscule maillot de sa soeur ! Et dire que cette dernière s'exposait comme ça sur la plage pratiquement tous les jours. Et encore, son autre maillot n'était même pas noir ! Mais comment faisait elle pour sortir comme ça et se montrer ainsi devant des inconnus, alors qu'elle même était paralysée de gène face à quelqu'un qu'elle connaissait depuis ses plus jeunes années de collège ?

"J'arrivais pas a dormir."

Répondit évasivement Alice lorsqu'il lui lui dit avoir crut qu'elle se trouvait déjà endormie dans leur chambre lorsqu'il avait raccompagné Selene. Certes, ça expliquait au moins ce qu'il faisait l'hôtel alors que normalement seul les clients avaient le droit de s'y trouver. En revanche ça n'expliquait pas du tout ce qu'il faisait à la piscine.

*Mais qu'est ce qu'il fait ?*

S'inquiéta la jeune femme en écarquillant les yeux lorsqu'elle le vit retirer ses chaussures. Il n'allait pas entrer dans la piscine tout de même ? En toute réponse à cette question mentale qu'elle se posait, le jeune Anglaise se pencha vers elle pour lui ébouriffer les cheveux. Rageuse, Alice se contenta de serrer les dents puisqu'elle ne pouvait pas sortir de l'eau et lui donner un bon coup de botte de cuir histoire de lui remettre les idées en place. Dans le fond elle savait bien que depuis l'histoire de la couette perchée au sommet de son crâne elle avait perdu beaucoup de sa crédibilité auprès de lui. C'était l'erreur de sa vie car désormais il devait se douter que derrière ses froides apparences se cachait autre chose : la preuve, avant il ne se serait jamais permit de l'ébouriffer de la sorte ! Il n'avait pas le droit de la ridiculiser ainsi.

*Ce genre de gestes dégradants devraient être punis par la loi*

Pensa t elle en relevant les yeux vers lui pour constater qu'il ne s'était pas arrêté aux chaussures et était en phase de retirer son jean.

*Et ça aussi !*

Songea t elle, sa gorge se serrant alors que ses yeux refusaient de se détacher des jambes de Michael. Elle finit par avoir raison de son regard et réussit à le détourner. Trop tard, elle avait parfaitement eut le temps de constater que ses jambes étaient à l'image de son torse : belles et musclées. Ce garçon cachait terriblement bien son jeux, les rares fois où elle se l'était imaginé, elle s'était figurée Michael plutôt mince et en bonne condition, mais avec le corps d'un grand ado. Là c'était celui d'un homme, et pas n'importe lequel qui plus était. Une chose était certaine, elle aurait du mal à le voir pareil à la lumière du jour et une fois rhabillé.

*bref*

S'interrompit elle, agacée de ses propres pensées. La jeune femme prit une grande inspiration, essayant de rassembler en elle même toute la froideur et la maîtrise d'elle même qu'il lui restait. Ceci étant fait elle fronça les sourcils -histoire d'amplifier se trait de caractère- et se sentit assez courageuse pour rester totalement elle même face au jeune homme. Elle se retourna donc pour le voir sauter dans l'eau, l'éclaboussant au passage. Décidant qu'il avait vraiment quelque chose contre sa dignité, Alice s'essuya rageusement le visage et le chercha des yeux pour découvrir sous l'eau une forme flottante pouvant s'apparenter à un Michael. Elle n'eut pas le temps de s'énerver qu'il soit sous l'eau si près d'elle qu'il remonta à la surface, ébouriffant ses cours cheveux désormais plus foncés à cause de l'eau.

"Jamais"

Répondit elle froidement à sa question histoire d'éviter de penser qu'elle le trouvait très charmant avec ses cheveux ainsi ébouriffés dans tous les sens.

*Trop tard...*

La gorge serrée, la jeune femme chercha désespérément du regard quelque chose derrière quoi elle pourrait se cacher. Malheureusement dans cette piscine c'était peine perdue. La jeune femme ne put donc qu'avancer histoire d'avoir la lumière derrière elle et espérer être trop dans l'ombre pour que l'on puisse discerner quoi que ce soit. Nom d'un chien, ne voyait il donc pas qu'il lui infligeait une véritable torture en cet instant. Les nerfs a vif, Alice essaya de ne pas sombrer dans la dépressions nerveuse inévitable que lui destinait cette dure épreuve.

"Qu'est ce que tu fais ici ?"

Demanda t elle, l'agressant presque. Après tout peut être qu'une conversation lui permettrait d'oublier un peu qu'elle était seule dans une piscine avec Michael, en maillot de bain !

Michael hocha la tête lorsque son amie lui expliqua qu'elle n'arrivais pas à dormir. C’était compréhensible avec une telle chaleur… Ou alors peut être était ce pour autre chose que la jeune Anglaise ne dormais pas… Mais ça il ne le lui demanderais pas. Pas parce qu’il était égoïste, ni parce que la vie d’Alice ne l’intéressait pas, bien au contraire, mais il la connaissait suffisamment pour savoir que ce geste intentionné la netterrais mal à l’aise, ou, encore une fois, la rendrais agressive. Il c’était toujours demandé pourquoi la jeune femme avait si peur de s’ouvrir au autres, longtemps il c’était demandé ce qui c’était passé dans sa vie pour qu’elle devienne comme cela, souvent il c’était posé la question du pourquoi. A présent il savait que c’était en partit à cause de Patrick, mais dans ce cas, pourquoi Selene était aussi ouverte et fraîche ? Quelque fois, Michael c’était demandé si Alice n’avait pas eut une peine de cœur saumâtre dans le passé. Mais il l’a connaissait depuis qu’il avait 13 ans et dés lors, Selene lui racontais tout sur sa sœur qui serait capable de favoriser ou à l’inverse d’éloigné le supposé moment ou Alice se renterait compte qu’elle aimait le jeune homme –bien sur ce jour n’était jamais arrivé-. Et Michael doutais qu’avant les 13 ans de la jeune femme, elle est trouvé le grand amour et qu’il lui ait brisé le cœur. Ca paraissait assez invraisemblable. Quoi qu’il avait pue se produire dans le passé de la jeune femme, il trouvait cela injuste. Elle était si fragile, pourquoi avait elle entouré son cœur de ce mur infranchissable ? Pourquoi ne laissait- elle personne l’aider ? Car Michael en était persuadé, c’était tout ce don elle avait besoin : de l’aide, de la confiance en elle et de l’amour. Elle n’avait nul besoin de tout ces psychologue ou psychiatres qui ne la comprenait pas. Rare était ce qui, comme elle, avait vécue une enfance troublé et difficile. Et ça ils ne pouvaient pas l’apprendre dans les livre, aussi bon médecin soit il. Non, Alice devait s’ouvrir à quelqu’un, si seulement elle le pouvait, si seulement elle le voulait… Si seulement cette personne était Michael. Il ne connaissait certes pas sa peine, mais il était certain de pouvoir l’aidé, du moins il le désirait tellement qu’il y parviendrais. Les gens voyaient souvent Alice comme la gothique dépressive du lycée… La fille aux commérages … Ce qu’il ne voyait pas en elle, c’était qu’elle sa vulnérabilité. Elle était une jeune fille, comme toute autres, caché derrière des bottes en cuire et des ensembles en latex. Il fallait le dire : Elle effrayait les gens. Alors, pour se protéger, il l’insulter –pas en face d’elle, bien évidement-. Mais se protéger de quoi ? Elle était humaine, une humaine de 18 ans, quels monstres pourraient avoir peur de ça ?

Lorsqu’il l’avait vue pour la première fois, Michael avait été étonné de voir à quel point elle était différente de sa sœur. Et il devait l’admettre, elle ne l’avait pas attiré le moins du monde. Pourtant, contrairement aux autres, lui avait continuer de la voir, ne se fiant pas à son apparence. Il c’était très vite rendue compte que derrière ses cheveux court et ses expressions froides et distances, se cacher le plus beaux visages que la terre est connues. Ce qu’il n’avait pas vue de ci tôt, c’était que, masqué derrière ces attitudes agressives, une jeune femme manqua de confiance en elle et fragile. Longtemps, il avait tenter de l’aider, et longtemps il c’était fait repoussé. A présent il n’essayé plus de casser ce mur de glace que la jeune femme avait forgé autour de son cœur, il espérait juste qu’un jour, il y trouverais une porte.

Michael hocha la tête avec un léger sourire lorsque son amie répondit qu’elle ne venait jamais à la piscine au beau milieu de la nuit de manière générale et que c’était donc, par conséquent, la première fois. A vrai dire il n’avait pas prêté plus attention que ça au ton froid sur lequel la jeune femme avait prononcé ce mot. Avec le temps, il avait appris à filtrait les paroles d’Alice. Parfois même, lorsqu’il ignorait les haussements de voix, les regards méfiant, les intonations agressives de la jeune femme, les deux amis pouvaient avoir des discussions intéressantes… Malheureusement, parfois il ne pouvait s’empêcher de noter les regards farouches qu’elle lui lançait et la manière dont elle s’adressait à lui comme s’il était un inconnu. Dans ses moments là, il ne pouvait s’empêcher de pensé que tout ce qu’il avait fait jusque là, tous les moments qu’il avaient passé avec elle n’avaient servis à rien… Oui, ça le blesser, mais il ne le montrais pas. Ce n’étais pas la chose à faire s’il espérais un jour gagner sa confiance…

« On avait prévus de se baigner avec Selene mais elle était fatigué, alors je suis venus seul. »

Expliqua t il lorsqu’elle lui demanda ce qu’il faisait là.

En se retournant vers la grande vitre derrière la piscine, le jeune Canadien leva les yeux vers la lune. C’est alors qu’il compris pourquoi lui, ne dormait pas. Son frère. Ce n’était pas la première nuit ou Michael ne trouvait pas le sommeil car il ne cesser de pensé à lui. Parfois, il se sentait lâche de l’avoir laissé seul en angleterre. Il se rassurait en se disant que c’était Butch qui lui avait demandé de partir, mais ce réconfort durer très peu de temps. Son frère avait besoin de lui, il le lui avait dit lui-même, le jeune homme n’avait pas foi en ses parents, et ainsi, il avait reposé toute sa confiance, tout son espoirs, toutes ses souffrances sur son petit frère. A présent que faisait il au Caraïbes ? Il savait que Butch était en fin de cure, mais il sentait tellement ce besoin d’être présent, de s’occupé de lui, qu’il se sentais traître de « l’abandonné ». Pourtant il avait reçut un appel du jeune homme la veille, il lui avait assuré que tout aller bien et lui avait demandé comme ça se passait chez lui. Une véritable discussion seine entre deux frères, tout ce qu’il y a de plus normaux. Michael était soulagé de voir que Butch aller bien… Mais ce n’est pas pour ça qu’il dormait mieux la nuit. Et à vrai dire il préférait 100 fois être dans cette piscine en compagnie d’Alice, que seul avec ses pensées dans son lit. Lorsqu’il n’arrivait pas à dormir, seul, la nuit lui apporté toujours le trouble et le tourment. Lorsqu’il commençait à penser, ses songes devenaient rapidement obscurs et il revoyait toutes ses choses qui n’allaient pas dans sa vie, la pression, son frère, ses peines, ses douleurs… S’il ne se l’autoriser jamais devant les êtres humain, dans son sommeil, Michael inondé souvent son oreiller de larmes.

Lorsqu'elle lui répondit n'être jamais venue dans cette piscine, Alice nota le léger sourire qui étira les lèvre finement coupées de Michael. Comme si d'avance il avait connu la réponse à la question qu'il lui avait posée. Parfois, comme en cet instant, la jeune Anglaise avait l'impression qu'il la connaissait mieux qu'il ne le laissait paraître. Alors elle repassait dans son esprit les moments passés avec lui, leurs discussions pour leurs silences, et réalisait qu'il savait interpréter les différents tons qu'elle employait et réagissait en conséquence, comme s'il pouvait aussi prévoir sa réaction à une parole qu'il dirait ou un geste qu'il ferait.

C'était ce qui faisait qu'elle se sentait tellement bien en sa compagnie et à la fois tellement mal à l'aise. Tellement bien parce que quoi qu'elle dise, quoi qu'elle face, elle était certaine qu'il lui répondrais de sa voix douce et apaisante, ou se contenterait de lui faire un de ses sourires dont il avait le secret. Quelque soit l'humeur dans laquelle elle se trouvait, elle pouvait être certaine que Michael l'irriterait moins que n'importe qui d'autre, uniquement parce qu'il était un garçon subtile et savait quand il fallait lui changer les idées, quand il fallait se taire, ou quand il fallait lui mettre un CD histoire de la détendre. C'était profondément soulageant, mais aussi très inquiétant parce que ça signifiait que d'une façon ou d'une autre il avait cerné un peu trop quelque chose en elle qu'elle réussissait volontairement à cacher à tous les autres. Cela signifiait qu'il avait comprit que derrière ses tendances agressives se cachait une autre personne qui tolérait -voir appréciait fortement- sa présence, non ?

Alice savait qu'elle était malheureusement loin d'être aussi subtile que Michael. Autrement dit si lui savait exactement comment réagir face à elle, la jeune femme ne savait jamais comment se comporter avec lui. Cela expliquait que parfois elle parlait avec lui presque aussi légèrement qu'elle le faisait parfois avec Selene, plaisantant avec sarcasme et parfois même auto dérisions. Mais par moment, effrayée probablement qu'il n'en sache trop, elle se fermait et devenait plus froide qu'une banquise, régissant aussi farouchement avec lui que s'il avait été le premier étranger venu l'agresser dans la rue. Exactement comme elle se comportait ce soir là avec lui. Mais qu'esperait elle donc en agissant ainsi ? Qu'il finisse par baisser les bras et parte non seulement de cette piscine où il se trouvait avec elle mais en plus de sa vie ? Elle était loin de le souhaiter, et c'était bien ce qui l'inquiétait. Contre son grés Michael avait planté en elle des racines dont elle aurait aujourd'hui beaucoup de mal a se passer malgré ce qu'elle voulait bien se faire croire.

Et ce n'était finalement pas la faute de Michael s'il l'avait surprise en maillot de bain dans une piscine. Comme il venait de le lui faire remarquer, il n'avait fait que raccompagner sa soeur à sa chambre parce qu'elle était fatiguée et avait finalement décidé de venir se baigner seul à la piscine. Il ne pouvait pas s'imaginer qu'elle serait là elle aussi. Une question traversa l'esprit d'Alice : si Michael l'avait reconnue de loin, serait il partit en sachant que c'est ce qu'elle aurait souhaité au premier degrés ou serait il tout de même resté pour une raison qu'elle ignorait ?

Tandis que son esprit la bombardait inlassablement de questions dérangeantes, Alice laissa courir son regard sur Michael qui s'était détourné d'elle pour admirer la pleine lune qui brillait fièrement dans le ciel. Il avait l'air pensif, et son esprit était certainement bien loin de la piscine où ils se trouvaient tous les deux. Un regard grave voilant ses yeux clairs, le jeune homme fixait le ciel et le silence était retombé dans la pièce sombre où ils étaient. Maintenant que la surprise de le voir débarquer ici alors qu'elle était dans une tenue aussi minuscule était passée, Alice réalisa que dans le fond elle appréciait la présence de son ami ici avec elle. C'était stupide à dire mais le fait qu'il ait détourné le regard d'elle apaisa la jeune femme, et lorsqu'elle réalisa cela, un léger sourire traversa son visage pour s'effacer presque aussitôt. En fait elle serait presque tout à fait à l'aise s'il fermait les yeux toute la soirée.

Sa main toujours accrochée au muret qui bordait l'extrémité de la piscine afin de ne pas avoir a nager pour garder pieds, Alice finit par détourner a son tour ses yeux de Michael et fixa la lune à son tour, se demandant qu'il ressentait la même inspiration qu'elle lorsqu'il la regardait, ou s'il était tout simplement perdu dans les méandres de ses pensées. Les minutes passèrent et le silence n'était troublé que par les gouttelettes d'eau qui glissaient encore de la fausse cascade jusque dans l'eau calme et presque immobile de la piscine.

D'ordinaire le silence ne dérangeait pas la jeune Anglaise, mais là c'était étrange, elle en était presque à se retenir de respirer de peur de briser quelque chose dans le calme de la nuit. Détachant son regard de la lune, elle le posa de nouveau sur Michael, qui n'avait pas bougé et semblait toujours aussi grave. Aussi loin que remonte ses souvenirs, Alice ne se rappelait pas l'avoir déjà vu décrocher a ce point, là c'était comme s'il était seul avec les démons de son esprit. Pourtant Michael n'avait aucun problèmes personnels, si ? Dans son égoïsme et son manque de subtilité, la jeune femme serait elle passée à coté de quelque chose qu'elle était sensée savoir ? A moins qu'il ne soit juste à moitié endormis et soit coincé entre le rêve et la réalité. Pourtant, l'expression de son visage la convainquit du contraire.

"Michael...?"

Appela t elle timidement d'une petite voix qui ne lui ressemblait pas vraiment, après une longue délibération avec elle même durant laquelle s'était demandée si elle était sensée l'interrompre ou pas dans le débat intérieur qui faisait visiblement rage en lui.

Le regard perdu dans l’obscurité de la nuit, Michael resta interdit pendant un long moment, durant lequel seul les rares gouttes d’eau tombant de la fausse cascades troublaient le silence. Un silence qui aurait pue paraître lourd à n’importe qui, seulement voilà, Alice n’était pas n’importe qui et elle voyait plutôt cela comme un moment de calme… Enfin c’est ce qu’il pensait. Le jeune homme se passa une main dans les cheveux pour les ébouriffer légèrement, et une nouvelle fois, le mouvement de son bras sur cette étendue plane, emportant avec lui quelques gouttes d’eau raisonna dans la grande pièce.

Michael se rapprocha du bord inverse à Alice de la piscine, puis y posa ses avant bras avec un léger soupir. Ne prêtant dés lors plus vraiment d’attention à son amie derrière lui, le jeune homme fermant les yeux un moment. Après tout, ainsi, Alice pourrait reprendre son activité et faire comme s’il n’était pas là. N’est ce pas ? Il lui rendait service en restant dans son coin et en ne disant rien. Perdu dans ses pensés…

Puis une petite voix timide le sortis de ses songes.

*Gné ?*

Il fronça un sourcil et se tourna la tête vers Alice. Le ton qu’elle avait employé ne lui ressemblait pas, à vrai dire il aurait plutôt pensé à Selene s’il ne savait pas qu’elle dormait dans sa chambre en cet instant précis, et que sa sœur et lui-même étaient les deux seules personnes dans cette piscine.

« Oui ? »

L’encouragea t il en se retourna totalement cette fois-ci face à elle. C’était assez rare que la jeune femme brise le silence… surtout pour prononcer maladroitement son nom, comme gênait. Ceci était ce en rapport avec le fait qu’ils soient seuls dans une piscine la nuit ? Ou encore parce qu’elle était intimidé par le fait d’être en si petite tenue face à lui. Certes, c’était un maillot de bains et ça aurait pue paraître normale à n’importe qui de se montrer ainsi, mais pas pour Alice. Il avait d’ailleurs eut du mal à en comprendre la cause : elle était magnifique, gracieuse et mince. Mais peut être se trouvait elle trop mince, justement.

*Stop trying to understand…*

Quoi qu’il en fût, il ne pouvait pas imaginer qu’elle était mal à l’aise à cause du silence. Ce n’était pas son genre, bien au contraire. Jadis, lorsqu’ils étaient seuls dans une pièce, il tentait souvent d’engager la conversation, pour faire cesser le silence qu’il trouvait gênant et qui devait rendre la jeune femme mal à l’aise, elle aussi, après tout, peut être attendait elle que quelqu’un lui parle pour se dérider ?... Vraisemblablement non, car après quelque « oui », « non » ou encore des simple haussement d’épaules, le jeune canadien avait vite compris qu’elle aimait restait muette, et qu’on ne lui parle pas en retour. Puis les années passant, le silence ne le gêna plus lui non plus et ce fût au tour des autres d’être mal à l’aise lorsqu’il ne disait rien.

Cependant Michael n’était pas quelqu’un d’antisociale et, cernant rapidement les gens, il apprenait vite comment se comportait avec chacun. Certains voulait parler sérieusement, d’autre plaisanter et avoir des conversation légère, d’autre voulait qu’on les écoutes se plaindre,… ou d’autre encore, comme Alice, pouvait avoir de brève conversation et soudainement se taire, parfois même sans répondre à la question qu’on venait de lui poser. Dans ces cas là, il ne fallait pas s’inquiéter, juste noter ce qu’on avait à dire de coté, pour un jour ou elle serait de meilleure humeur. Ou encore, si c’était cette même phrase qui l’avait mise en rogne, la railler de ses pensés…

A vrai dire, rare étaient les personnes avec qui il pouvait avoir des conversations parfois sérieuse, parfois délirantes, tantôt triste, tantôt joyeux… Et cette personne c’était Selene. C’était reposant d’avoir quelqu’un qui savait faire tout ceci sans se plaindre ou se morfondre sur son propre sort. Pourtant, avec du recul, elle aurait pue, sa vie n’avait pas était évidente… Certes, il y avait Alice aussi, qui ne se plaignait jamais, mais elle, elle ne disait jamais rien sur elle non plus… Enfin il y avait son frère. Pendant longtemps Butch avait tout gardé pour lui, puis quand Michael lui avait promis de l’aider, il avait tout reposé sur les épaules de son petit frère. Ca le soulagé, le jeune homme le savait, c’est pourquoi il ne s’en ait jamais plains et qu’il n’a jamais voulue l’arrêter…

Ses fins doigts crispés sur le rebord de la piscine, Alice regarda Michael froncer un sourcil et tourner son visage vers elle après qu'elle ne l'ai appelé. Il sembla un instant étonné de l'entendre ainsi briser le silence en l'appelant par son nom puis son corps suivit l'orientation de son visage et ils se retrouvèrent bientôt face à face dans la sombre et humide pièce. Ce fut au tour de la voix de Michael de résonner dans la silencieuse piscine pour l'encourager à reprendre la parole avec uniquement un mot.

Que pouvait elle lui répondre ? Ce n'était pas vraiment comme si elle avait eut quelque chose en particulier à dire. En réalité elle avait juste trouvée étrange la façon dont il s'était abandonné à ses pensées alors que quelques minutes plus tôt à peine il semblait d'humeur légère puisqu'il avait même osé lui ébouriffer les cheveux. Son seul but avait été de le ramener au présent espérant ainsi qu'il reprenne la parole, et qu'elle puisse répondre à ses questions ou ses remarques exactement comme ils le faisaient à chaque fois. Visiblement il n'avait pas comprit son intervention de la sorte puisqu'il avait gardé son regard posé sur elle, attendant une quelconque suite a son interpellation.

"Euh..."

Le son de la voix claire d'Alice résonna dans la piscine vide et surpri la jeune femme elle même, la décourageant d'ajouter autre chose. Il fallait pourtant qu'elle trouve quelque chose à dire. Ce ne serait certes pas la première fois qu'elle ignorerait volontairement une des questions de Michael si elle restait muette, mais cette fois ci c'était différent, c'était tout de même elle qui avait rompu le silence en prononçant son nom. Nom d'un chien, n'aurait elle pas pu rester silencieuse ? Après tout il avait le droit lui aussi de se perdre dans ses pensées comme elle le faisait très fréquemment, pourquoi diable avait il fallu qu'elle se sente dans l'obligation de lui rappeler qu'elle existait ?

*Parce que tu aimes l'entendre parler.*

Ce n'était pas une révélation en soit, elle aimait l'entendre parler sans rien dire, comme si sa douce voix aux accents mêlés avait été une musique écrite pour la bercer. Elle avait pris conscience de cela deux ans plus tôt, lorsqu'elle était âgée de seize ans. A cet age là, elle était une anorexique sévère et il lui arrivait de ne pas manger deux jours de suite. A la fin de ses deux jours elle avait tellement faim qu'elle achetais des gâteaux au chocolats et en mangeait jusqu'à en être dégoûtée, puis elle se faisait vomir afin de ne pas prendre de calories et c'était repartit pour une journée de jeun. Michael était l'une des rares personnes a avoir remarqué sa maladie et avait la discrétion de ne pas lui en parler. Au lieu de lui lancer des regards ébouriffés comme le faisaient Patrick ou traumatisés -ceux de sa mère-, il avait continué de se comporter avec elle comme avant et ils se voyaient assez régulièrement.

Elle se souviendrait toujours d'une après midi qu'elle avait passé avec lui à cette période. Elle était comme d'ordinaire d'une humeur exécrable et n'adressait la parole aux gens que pour les agresser, plus froidement encore que récemment. Michael avait bien essayé deux ou trois fois de lancer la conversation mais s'était vite rendu compte qu'elle n'était pas dans un bon jour. Alors il s'était tu, puis après quelques minutes de silence, il avait reprit la parole, sans attendre de réponse de sa part, juste pour lui raconter quelques anecdotes sur des groupes qu'ils écoutaient, comment le professeur d'histoire avait pété les plombs dans sa classe ou toute autre chose qui lui passait par la tête. La jeune femme s'était surprise à l'écouter, d'abord agacée, puis intéressée et finalement bercée.

Elle se souvenait avoir fermé les yeux à un moment et continué à l'écouter avec un petit sourire bien caché derrière ses courts cheveux noirs. Par moments il se taisait, ensuite il reprenait la parole pour dire quelque chose qu'il avait oublié, et contrairement à toutes les personnes de son entourage, jamais il ne mentionna le fait qu'elle n'avait que la peau sur les os et faisait peur a voir. A partir de cette période, son régime alimentaire était redevenu plus sain, et elle était peu a peu sortie de l'anorexie pour retrouver une silhouette moins angulaire, plus normale. Bien sur elle n'avait jamais daigné établir un rapport quelconque entre cette amélioration et le jeune homme.

Le présent rattrapa la jeune femme qui s'aperçut être restée quelques secondes à contempler stupidement l'eau calme de la piscine au lieu de répondre à Michael comme elle était sensée le faire. Détachant ses yeux de la surface bleutée et lumineuse, elle releva les yeux vers le jeune homme qui attendait toujours -et a juste titre- qu'elle prenne la parole. Après une légère hésitation, elle finit par hausser les épaules, se sentant légèrement ridicule.

"Je sais pas."

Avoua t elle, un sourire d'autodérision étirant ses lèvres. En temps normal, elle se serait contentée de s'arrêter là, voir de ne pas avoir répondu du tout, mais elle se força à ajouter quelques choses et travailla sa voix pour que son ton soit léger et que ses mots ne tombent pas comme une lame froide et coupante.

"J’avais presque l’impression de t’entendre penser… »

Finit elle par dire avec une petite moue sarcastique, détournant son regard du jeune homme pour le poser de nouveau sur le paysage extérieur visible au travers des fenêtres.

Michael fronça un sourcil lorsque la jeune femme sembla hésiter. Le son de la voix d’Alice raisonna pendant un court instant dans la grande pièce sombre et ceci sembla impressionner la jeune Anglaise car elle souda de nouveau ses lèvres. Le jeune homme se rapprocha doucement d’elle, une fois arrivé à une proximité décente, il s’arrêta et fit un léger hochement de tête comme pour l’encourager à parler. Cependant la jeune gothique resta silencieuse un long moment encore, durant lequel il put observait les reflets de la lune son visage. Elle avait une peau clair, presque transparente, des larges yeux sombre ombragés de cils noirs, ses sourcils parfaitement dessinés, ses lèvres minutieusement coupés, ses traits parfaits, son port de tête de ballerine,… En réalité, Alice ressemblait à une poupée de porcelaine. La même présence, cette même beauté qui pouvait avoir un aspect magnifique comme inquiétant,…

*Un conseil… arrête la comparaison…*

Si jamais Alice apprenait qu’il la comparait à une poupée de porcelaine ou encore à un chaton farouche a apprivoisé, il ne préférait pas imaginer ce qu’elle lui ferait. Mais à la réflexion, il n’avait pas tord. En cet instant plus que jamais elle avait le minois adorable d’un petit chaton qu’on aurait jeter à la mer.

A cette pensé, Michael eut une envie folle de la prendre dans ses bras pour lui faire un câlin mais ce retint. Après tout elle n’avait pas du tout était abandonnée à la mer, elle avait juste eut envie d’aller se baigner ! Que diable ! Il fallait qu’il se ressaisisse s’il ne voulait pas se prendre compte trop tard qu’il lui avait sauter dessus, porter, courir en la tenant dans ses bras afin de l’éloigner de l’eau qui la noyait… Et se prendre un énorme coup de pied.

*Mouais…*

Le jeune homme détourna donc les yeux pour s’éviter le massacre. En risquant un coup d’œil vers son amie, il ne put s’empêcher de noter ses courts cheveux humides et ébouriffés tombant follement sur son visage.

*Mhon !!
-Michael ! Calm down !
-Nah oui, c’est vrai…*

Se reprit il en tournant de nouveau la tête. Mais la jeune femme prit la parole et il fût obligé de la regarder de nouveau –vous comprenez ?-. Il fronça un sourcil lorsqu’elle lui dit qu’elle ne savait pas. Elle ne savait pas quoi. Michael tenta de se souvenir de quoi il avait parlé plus tôt pour qu’elle puisse dire cela, effaçant le chaton ébouriffé de ses pensés. Puis il comprit : Rien, justement, ils ne se disait rien et elle avouer qu’elle ne savait pas pourquoi elle l’avait appelé.

Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme et il secoua légèrement al tête, remettant par la même occasion ses mèches folle en arrières –qui retombèrent aussitôt sur son visage-. Puis son amie ajouta qu’elle l’entendait presque pensé et son sourire s’élargit. Alors comme ça, cela lui manquait de ne plus l’écouter parlé ? –Eh oui, c’était ainsi qu’il comprenait son intervention-. C’était bon à savoir, et surtout à entendre.

« Désolé… »

Répondit il sincèrement. Après tout si lui ne parlait, qui le ferait ? Pas elle en tout cas. Il aurait pue lui faire la remarque qu’il entendait presque ses pensées à elle si cela n’avait pas était une caractéristique de la jeune gothique. Michael se rapprocha d’avantage d’elle pour poser son avant bras sur le rebord ou elle se trouvait. Il la regarda un moment avec un sourire.

« Je ne voulais pas te déranger, tu avais l’air plongé dans tes pensées également… »

Poursuivit il avec un léger haussement d’épaules en jetant un coup d’œil à la lune. Tout en prononçant ses mots, le jeune homme se rendit compte qu4alice n’était pas au courant pour son frère. D’ailleurs, savait elle qu’il en avait un ? Il ne lui en avait jamais parlé, par peur de l’ennuyer sans doute…

C'est avec un certain soulagement qu'Alice vit se dessiner un sourire sur le visage de Michael, qui s'agrandit lorsqu'il entendit la fin de sa phrase. Ce n'était pas un sourire moqueur et elle le savait, il avait juste comprit quelque chose au travers de ses paroles, peu être bien même le message qu'elle avait tenté de lui faire passer en l'appelant pour le sortir de ses pensées : il ne parlait pas assez. En cet instant du moins, le reste du temps c'était parfait : pas assez pour la bassiner et pas trop peu pour l'ennuyer. Elle le regarda remettre en arrière les quelques mèches trempées qui retombèrent bientôt sur son visage, passant devant ses yeux pour s'arrêter à peu près au milieu de ses joues. La jeune Anglaise ne savait pas vraiment pourquoi il s'évertuait sans cesse à les remettre en arrière, il était plus séduisant avec ses mèches blondes et désordonnées en avant.

"Tu n'as rien à te reprocher."

Remarqua t elle avec amusement, étonnée qu'il lui demande pardon. Désolé pour quoi, de s'être perdu dans ses pensées alors qu'il était sensé parlé pour deux ? Elle survivrait.

Tout en se faisant cette réflexion, Alice le regarda se rapprocher d'elle jusqu'à se trouver sur le même bord de la piscine où elle se trouvait, sortant son bras -à la musculature avantageuse- hors de l'eau afin de se tenir lui aussi au rebord. Elle haussa un sourcil septique en réalisant qu'il s'était peu à peu rapproché d'elle depuis tout à l'heure, mais n'eut pas de mouvement de recul, ce n'était pas vraiment comme s'il s'était brusquement mis à nager du fond de la piscine pour lui sauter dessus. D'ailleurs s'il s'était amusé à faire cela il se serait probablement fait casser le nez.

"Ah vraiment ?"

Demanda t elle, heureuse de constater que son sarcasme naturel lui revenait enfin. Depuis qu'il l'avait découverte dans la piscine, Alice était passée d'une terreur honteuse à un énervement irrité jusqu'à une gêne étouffante lorsqu'il l'avait rejointe dans l'eau. Dès lors, elle l'avait agressé froidement avant de l'appeler avec un couinement de souris effrayée. Certainement grâce à la conduite naturelle et décontractée de Michael, Alice s'était peu à peu faite à l'idée d'être en maillot de bain devant lui, ce qui lui avait permit de reprendre peu à peu le contrôle sur elle même. Après tout il n'y avait rien de vraiment horrible à la situation présente, des tas de filles portaient des maillots de bains sans en mourir et elle était certaine que Michael en avait vu un grand nombre avant elle.

*Voir même sans maillot...*

Etonnée que cette pensée ne lui traverse l'esprit, Alice lança un coup d'oeil de coté au jeune homme. Le fait de découvrir son corps avantageux avait il fait réaliser a la jeune Anglaise que Michael avait probablement eut des relations intimes avec certaines filles ? Elle se rappelait sa soeur mentionnant parfois le fait qu'il "était" avec quelqu'un de temps à autre mais n'avait jamais entendu confirmation de la bouche même du jeune homme. Tout bien réfléchit ils n'avaient jamais parlé de ce genre de choses ensembles. Peut être pensait il qu'elle n'en avait rien à faire. D'un coté il aurait raison car l'écouter pendant des heures parler de la fille parfaite l'aurait profondément irritée. Certainement par curiosité, elle avait cependant désormais envie d'avoir la réponse a ces questions. En revanche, elle ne les lui poserait probablement jamais.

"Ca a pourtant pas l'air de te déranger d'habitude."

Répliqua la jeune femme à la précédente affirmation de son amie. Ce n'était pas une bonne excuse qu'il lui donnait là, Alice était toujours perdue dans ses pensées, et même quand elle ne l'était pas, ses lèvres étaient tellement solidement fermée qu'on pourrait les croire sellées entre elles. En toute circonstance, Michael prennait la parole et faisait la discussion presque seul étant donné les mono-réponses qu'elle se contentait la plupart du temps de lui donner.

Une nouvelle fois, Michael se retourna vers la lune, son regard probablement attiré par elle. Et une nouvelle fois, Alice se demanda ce qui traversait les pensées du son ami lorsqu'il posait ainsi ses yeux bleus sur l'astre blanc. Lorsqu'elle était petite, Alice se mettait toujours à la fenêtre le soir avant de fermer ses volets et elle regardait la lune. Pas parce qu'elle la trouvait belle, seulement parce qu'elle espérait que quelque par dans le monde, son vrai père la regardait aussi. Après que Patrick ait commencé à être violent avec Selene et elle même, la petite fille avait souvent espéré que son père revienne les sortir sa mère et elles de ce guêpier, avec une explication cohérente sur son départ avant leur naissance. Ce moment n'était jamais arrivé, et cet espoir avait déserté l'esprit de la jeune femme avec toutes ses illusions d'enfants, laissant une adolescente troublée et pessimiste à la place de la fillette rêveuse.

"En fait, tu parles beaucoup... mais jamais de toi."

Réalisa soudainement à haute voix la jeune femme en tournant vers Michael son regard noisette. Se souvenant de son enfance, elle venait de remarquer qu'elle ignorait tout de celle de Michael, jusqu'à pourquoi un Canadien était brusquement arrivé en Angleterre. D'ailleurs était il Canadien ? Elle l'avait déduit de son accent... Ou peut être lui avait il parlé une ou deux fois de son pays et de ses larges paysages...

Michael haussa les épaules avec un sourire quand son amie lui assura qu’il n’avait rien à se rapprocher. En réalité il le percevait comme tel. Généralement lorsqu’il passaient du temps ensemble, il parlait et elle, l’écoutait… Mais quand il se taisait ? Qui faisait la conversation ? A vrai dire en se perdant dans ses pensées, il n’avait pas pensé le moins du monde que ça pourrait gêner la jeune gothique. Au contraire. Il espérait ainsi la laisser en paix faire ses longueurs comme si elle était seule. Mais c’était a présent elle qui lui demandait de parler et il n’allait pas s’en plaindre ! C’était dans ce genre de moment qu’il se disait que tous ses efforts n’avaient pas servis à rien. La preuve. Il y avait quelque années, la jeune femme n’aurait pas desserré les dents, peut être même aurait elle quitté la piscine… ou non… Elle lui aurait demander à lui de quitter la piscine. Après tout elle était arrivée là avant, et ça lui aurait sans doute semblait normal de l’expédier de la sorte…

Puis le jeune homme eut un hochement de tête s’étonna qu’il ne veuille pas la déranger tandis qu’elle était perdue dans ses pensées. Puis il haussa vaguement les épaules en se mettant dos à la paroi de la piscine, posa ainsi ses coudes sur son rebord. Puis la jeune femme ajouta que d’habitude, il n’était pas gêné à l’idée de la déranger dans ses pensées.

« Non c’est vrai, mais je m’en veut un peu d’avoir troublé ta tranquillité et ta solitude en entrant dans cette piscine. »

Avoua t il tandis qu’un sourire prenait place sur ses lèvres. C’était sincère. Au regard qu’elle lui avait lancé lorsqu’il avait pénétré dans cette surface d’eau, comment aurait il pue pensé qua sa présence n’était pas indésirable…

*En même temps avec Alice…*

Il avait rarement l’impression qu’elle appréciât sa compagnie, cependant il revenait toujours la voir, se disant que si la déranger, elle ne se priverait pas pour le lui dire comme elle le faisait souvent avec d’autre. Un jour qu’il avait cours de littératures dans la même classe, -seul cours durant lequel il s’autoriser à regarder plus Alice que son professeur- Michael avait vu un garçon se rapprocher de son amie pour lui lancé un « Salut ! Ça te dérange si je me mets à coté de toi ? ». Ca à quoi la jeune femme avait répondue par un simple « Oui. » Avant de se remettre à écrire les paroles de qui savait qu’elle chanson.

« Au faite tu as des nouvelles chanson pour ton groupe ? »

Demanda t il en même temps que la jeune femme.

« Pardon. »

S’excusa t il aussitôt, se maudissant de lui avoir poser une question au moment ou elle se décider enfin à engager la conversation. Ca n’avait dut arriver qu’une seule fois dans sa vie entière et il fallait qu’il le gâche par une question qui, tout compte fait, n’avait aucune importance ? Nom de Nom ! Mais comment aurait il put imaginé qu’elle avait encore quelque chose à dire ? C’était Alice après tout ! Elle ne disait jamais rien !

*Et au lieu de te morfondre, si tu lui répondais ?*

Bonne idée, très bonne idée... Mais que diable avait elle dit ? Le son de sa propre voix avait caché celle de la jeune femme –la traîtresse !-. Il se souvint qu’elle avait parlé de « parle beaucoup » et « de toi ». Cela voulait il dire qu’il parlait trop de lui ? Impossible ! Elle ne pouvait pas avoir dit ça ! Il ne parlait jamais de lui ! D’ailleurs que savait elle de lui ?!

*… C’est peut être parce que ce n’est pas ce qu’elle a dit…*

En effet, en y repensant, la jeune femme se faisait justement la réflexion qu’il parlait beaucoup mais jamais de lui. Ah ! C’était donc cela.

*Eh bien! Réponds!
-Nah oui!*

Se resaisit il. A vrai dire, il était tellement supris que pour une fois se soit elle qui lui pose une question, qu'il en oubliait même de lui répondre.

« Vraiment ? »

Questionna t il innocemment en se passa une main sur la nuque.

C'est avec un certain étonnement qu'Alice entendit la voix de Michael résonner en même temps que la sienne dans la pièce. Ca alors, c'était bien la première fois qu'un coup comme ça lui arrivait. Elle était tellement à la limite du mutisme d'ordinaire que la probabilité pour qu'elle se déride au moment ou quelqu'un de normal prenait la parole était assez faible. Alors avec Michael ? Il était l'une des rares personnes qui a force de la fréquenter avait finit par apprécier aussi le silence a sa juste valeur. Avec un petit rire ironique, Alice secoua négativement la tête lorsqu'il s'excusa d'avoir eut l'idée de s'exprimer en même temps qu'elle.

"C'est rien."

Assura t elle en penchant légèrement la tête en avant, un sourire étirant ses minces lèvres. Puis se visage se figea de nouveau presque instantanément dans sa froideur habituelle lorsqu'elle essaya de comprendre ce qu'il avait bien pu lui demander en cet instant. Il n'avait pas parlé très fort et le son de sa voix avait été en partie cachée par la sienne, cependant la jeune femme se souvenait avoir clairement entendu les mots "chanson" et "groupe". Ceci dit c'était loin de l'avancer étant donné que la majorité de leurs discussions tournait autour de ce thème, les goûts musicaux étant l'unes des rares choses qu'ils avaient en commun.

Elle ouvrit la bouche pour lui demander de répéter sa question mais ils fut cette fois plus rapide qu'elle, la questionnant innocemment sur ce qu'elle avait dit en se passant une main sur la nuque, ce a quoi elle répondit par un léger hochement de tête. Autant pour cette histoire de morceaux et de groupe, la discussion qu'ils pouvaient avoir sur le sujet qu'elle avait elle même lancé promettait d'être bien plus intéressante. Après tout ils pourraient toujours parler de Bullet For My Valentine ou Metallica plus tard.

C'était assez invraisemblable en fait. Michael et elle étaient amis depuis bientôt plus de 5 ans, leur définition de l'amitié était certes assez spéciale mais cela n'expliquait pas pourquoi elle ignorait jusqu'à sa situation familiale. Lorsqu'elle était venue chez lui après que Patrick se soit attaqué à Selene, Alice avait juste remarqué qu'il habitait une petite maison, ce qui ne l'avait pas aidée à savoir s'il était fils unique ou avait des frères et soeur, si ses parents étaient ensemble ou divorcés. Elle ignorait à quel age exactement il avait quitté le Canada, où il avait vécu là bas, si son pays lui manquait. Elle ne savait pas où il partait en vacances, quel était son rêve, ou un tas d'autres détails qu'elle était probablement sensée savoir.

Le fait qu'elle soit égoïste et ne lui ai jamais posé de questions expliquait en partie son ignorance, cependant elle n'était pas la seule coupable et de cela elle était certaine. Si Michael lui avait parlé de lui volontairement elle aurait enregistré ce détail, tout comme elle avait enregistré plus ou moins chacune des conversations qu'ils avaient eut ensemble. Bien sur elle ne se souvenait pas de tout ce qu'il disait, mais elle retenait les choses importantes, et la réponse à ses précédentes questions ne lui auraient pas échappé. Le fait qu'il se taise a son sujet n'était pas vraiment ce qui dérangeait Alice, elle en faisait de même et si Michael ne connaissait pas Selene il ne saurait probablement rien sur elle non plus.

Par contre elle se demandait pourquoi il était si secret. Avait il peur de s'ouvrir, honte de ce qu'il était ? Ou bien peut être craignait il de l'ennuyer s'il lui parlait d'autre chose que des groupes qu'elle écoutait ? A moins que tout ceci ne soit une question de confiance... quoi que ce n'était pas comme si elle allait répéter ce qu'il lui disait comme elle ne parlait jamais a personne. Elle se demanda s'il était comme ça avec tout le monde ou s'il agissait de la sorte uniquement avec elle. Aussi loin que remonte ses souvenirs, Selene ne lui avait jamais parlé de la vie de Michael non plus. Ou elle l'ignorait aussi, ou bien il lui avait demandé de rester discrète a ce sujet. Toutes ces théories convergeaient à une seule et même hypothèse : il avait peur de parler de lui, pour une raison ou pour une autre.

"Tu n'as jamais remarqué ?"

En soit c'était peut être une autre hypothèse. Alice avait du mal à imaginer ce qu'un garçon aussi simple que Michael pouvait bien avoir à cacher.

"En fait tu en sais probablement plus sur moi que l'inverse."

Finit par ajouter la jeune femme avec une légère grimace. Elle ignorait ce que Selene avait pu raconter au jeune homme mais elle espérait sincèrement que son adorable soeur n'ai pas raconté d'anecdotes de son enfance ou autres choses plus ou moins humiliantes a son sujet.

Cette réflexion faite, Alice s'écarta légèrement du bord de la piscine, et plongea sa tête sous l'eau histoire de se rafraîchir un peu le visage. Si l'eau était plutôt froide, l'air ambiant ne l'était pas particulièrement. Elle revint en nageant vers le bord contre lequel le jeune Anglais était toujours adossé et s'y accrocha de nouveau. Elle releva les yeux vers le visage du jeune homme où une mèche rebelle avait de nouveau glissé en face de ses yeux. Alice sortit la main de l'eaupour la lui remettre en arrière et s'arrêta a mis distance du visage de jeune homme. Mais que diable était elle en train de faire ? Confuse de son propre geste elle fit machine arrière et se frotta nerveusement l'épaule droite, n'ayant rien trouvé de moins crédible pour expliquer la présence de sa main juste en face des yeux de Michael.

*Idiote !*

Michael fît une petite moue dubitative en haussa les sourcils lorsqu’elle s’étonna qu’il n’ai pas remarqué qu’il ne parlé jamais de lui. Si, il l’avait remarqué, et c’était volontaire. Pourquoi ? Jamais ne c’était présenté le moment ou elle lui avait posé des question sur son histoire, son passé, jamais il n’avait pue se confier, même s’il en avait ressentit le besoin. Ce n’était pas un problème de confiance. Au contraire, il savait qu’il pouvait se confesser à son amie sans craindre des représailles, elle pourrait le comprendre, il n’en doutait pas. Seulement voilà à quoi cela aurait il rimé ? A rien. Souvent il c’était dit que s’il ne se confier pas elle, jamais elle ne se confier à lui… En réalité il avait toujours pensé que ça ennuierais la jeune femme de l’écouter parlé de lui. Et par respect pour son frère, il ne voulait pas parler de ce qui lui était arrivé…

Il sourit quand la jeune gothique remarqua qu’il en savait plus sur elle que elle sur lui. Officiellement oui, mais officieusement elle n’imaginer pas a quel point elle avait raison. Croyant en leur couple futur, Selene racontait beaucoup d’anecdote sur sa sœur à Michael. De son adolescence, mais aussi de son enfance, de son caractère à l’époque, de ses réactions a tel ou tel actes de la part de telle ou telle personne à tel ou tel endroit. Oui, on pouvait dire qu’il avait une dossier détaillé sur Alice dans son esprit. Et elle, que savait elle ? Comment pouvait il se plaindre qu’elle ne se confie pas à lui s’il ne le faisait pas lui-même ?

« C’est vrai… »

Admit il avec un léger sourire.

Puis le jeune homme se retourna vers Alice pour la voir disparaître sous l’eau. Lorsqu’elle remonta à la surface, la jeune Anglaise tandis la main vers le visage de Michael et s’arrêta net. Le canadien haussa un sourcil pour la voir ensuite se frotter l’épaule. Il la regarda avec scepticisme avant d’hausser les épaules. L’imitant, le jeune homme mit la tête sous l’eau pour se rafraîchir, s’ordonna a ne pas tourner la tête vers la droite ou se trouvait le corps mince et parfait à ses yeux d’Alice. Il remonta donc assez rapidement à la surface de l’eau. S’ébouriffant de nouveau les cheveux, il envoya quelque gouttes d’eau sur le visage de la jeune gothique.

« Désolé… »

S’excusa t il avec un léger sourire de coté. Reprenant sa place sur le rebord de la piscine, Michael se passa une main sur le menton puis poursuivit son geste de manière à se gratter la gorges, levant légèrement la tête vers le plafond. Puis il soupira et se retourna vers elle.

« Tu ne parle pas beaucoup de toi non plus… »

Remarqua t il avec un sourire, plongea ses yeux bleus dans le regard noisette de la jeune femme. Il hésita un moment à lui sortir un « Si je ne parle pas de moi, c’est qu’il n’y à rien à dire » mais ne pourrait pas lui mentir de la sorte. Ca netterrais un terme à la confiance qu’il avait mis tant de temps à installer entre eux.

Soudain, Michael pris conscience que sa dernière phrase pourrait être mal vue par la jeune femme qui, tout le monde le savait, le parlait jamais tout court, alors d’elle-même, qu’allez vous pensez là ?!

« Enfin, ça ne me dérange absolument pas. Je comprends même que quelqu’un n’ai pas envie de parler de lui… »

*…Et j’en suis d’ailleurs la preuve…*

« Au contraire, certaine personne parle beaucoup trop d’eux même. Et généralement se sont les personnes qui n’ont rien à dire qui se la raconte, ceux qui n’ont pas de vie difficile qui se plaigne…. »

Il lui jeta un bref coup d’œil puis se passa une main sur la nuque. Non, il ne pouvait pas, pas comme ça, pas dans une piscine… Quoi que, lui expliquer ses problèmes dans le noires serait plus facile…

*Non mais oh ! Tu vas pas commencer à te plaindre toi aussi !*

Gronda sévèrement une voix dans son esprit.

Les lèvres d'Alice se pincèrent en une mince ligne crispée lorsqu'elle sentit sur elle le regard septique de Michael. Bien, visiblement il n'avait pas du tout cru à sa subite envie de se gratter l'épaule, d'un autre coté qui aurait pu y croire ? Heureusement, il se contenta d'hausser les épaules avant de disparaître sous l'eau à son tour, ne faisant aucune remarque sur son étrange comportement. Laissant retomber sa main dans l'eau, Alice le regarda remonter à la surface avant de s'ébouriffer les cheveux, lui envoyant au visage tout un tas de petites gouttelettes fraîches. En temps normal, elle se serait probablement énervée pour rien une fois de plus mais étrangement elle n'en fit rien. Au lieu de cela elle secoua elle aussi sa tête pour se sécher légèrement et sourit au jeune homme qui s'excusa inutilement tout en levant son visage vers le plafond.

Lorsqu'il rebaissa la tête, ce fut pour plonger ses yeux bleu clair dans ceux de la jeune Anglaise. D'abord tentée d'éviter ce regard qui lui avait toujours fait quelque chose, Alice se força à le soutenir tandis qu'il lui faisait remarquer qu'elle n'était pas non plus très loquace. Elle fronça légèrement les sourcils, se demandant un instant si c'était un reproche qu'il lui faisait ou s'il s'agissait simplement d'une remarque. Il ne lui laissa pas le temps de répliquer puisque, comme s'il avait brusquement saisit l'ambiguïté de sa phrase, il s'empressa d'ajouter que ce n'était pas pour lui déplaire et qu'il comprenait cet état d'esprit. Un peu qu'il comprenait, il était dans le même cas qu'elle. La seule différence entre eux deux était qu'il avait d’autres sujets de conversation alors qu'elle ne disait pratiquement rien.

Elle hocha ensuite la tête à la fin de sa phrase : il avait totalement raison sur ce point. Lorsqu'elle attendait le début de ses classes dans les couloirs du lycée, Alice avait souvent prêté une oreille distraite aux conversations des groupes de filles qui piaillaient autour d'elle. Les visages de ces filles changeaient, leurs noms aussi, mais les histoires étaient toujours les mêmes : intéressantes au possible, mais avec le ton qu'elles prenaient pour les compter, on aurait crut que leurs vies en dépendaient. Il y avait l'éternel "il ne m'a pas appelée" qui ressortait souvent, sans oublier le fameux "Cette salope arrête pas de lui tourner autour" en passant par l'incontournable "mes parents vont me tuer" sans oublier le "J'ai peur d'être enceinte"... un grand classique celui là.

Les personnes qui ne disaient en revanche rien étaient souvent celles qui avaient eut le plus de problèmes personnels et essayaient de paraître normales. Ce n'était certes pas le cas d'Alice qui marquait volontairement la différence avec les autres filles du lycée et ne cachait pas la noirceur de son être, mais c'était celui de Selene. Elle savait que malgré ses gros problèmes avec Patrick, Selene n'avait jamais été raconter quoi que ce soit à ses amies du lycée. La jeune femme était certaine que sa soeur avait mis du temps avant de se confier a Michael, et ils étaient probablement les trois seules personnes en mettant Patrick à part à savoir ce qu'il avait essayé de faire à plusieurs reprises.

"Tu as raison."

Finit par dire la jeune femme, sortant de ses pensées. Revenant sur la phrase de Michael, quelque chose avait attiré son attention, pas tant dans ce qu'il avait dit, plutôt dans ce qu'elle pensait être une sorte de sous entendus. Elle venait d'accorder mentalement que les personnes ayant la vie la plus difficile n'en parlaient pas, hors ils en étaient venus à ce sujet de conversation alors qu'ils parlaient justement du fait que Michael n'avait jamais rien dit sur lui a la jeune gothique alors qu'il était presque le seul à parler durant ses quasi monologues.

"C'est pour cette raison que tu ne parles jamais de toi ?"

Demanda t elle d'un ton direct différent bien de ses habituels retournement de phrases par sarcasme ou ironie. Elle n'avait pas envie d'y aller par quatre chemins ce soir là, peut être parce que pour la première fois depuis deux semaines son corps était totalement au frais, peut être parce qu'elle se sentait plus en confiance dans le noir. Peut être parce qu'elle avait réalisé que Michael aussi avait une existence et était une personne à part entière qui avait certainement vécu autre chose dans sa vie que d'essayer de converser avec elle.

Michael hocha la tête lorsque Alice lui accorda raison. Et comment ! Il savait mieux que personne que les gens qui se plaignaient étaient ce qui n’avait rien à dire. A chaque fois que des filles venaient pleurer sur son épaule comme si elle avait perdu quelqu’un qui leur étaient chers, elle lui sortais souvent des « J’ai pas eut mes règles » inattendus. Ne comprenant pas ou était le problème il ne tarda pas à comprendre que cela voulait forcément dire pour elle qu’elle était enceinte, même quand ce retard n’était que d’une journée. Alors, tout aussi souvent elle le rappelais le soir pour dire « ah non ça va en faite je suis pas enceinte ».

Ou alors durant ces discutions au concours du destin le plus tragique : « Moi je me suis cassé le bras un jour ! », « Ouais bah moi je me suis cassé le bras ET la jambe en même temps alors ! », « Eh ben moi mon père il est malade », « Bah le mien il a eut un accident un jour ! Même que c’était grave ! »… Et ainsi ils parlaient tous, sans s’écouter, pensant juste au prochain malheur qu’il pourrait raconter.

Tout ceci sans parler de ceux qui s’inventer des vie triste pour être plus intéressant, mais ça c’était autre chose.

Michael jeta un coup d’œil à son amie qui une nouvelle fois était silencieuse. A le regarder ainsi, il se souvint de se jour où une musique était passé à la radio. En écoutant les paroles il s’était crispé : « Well, I can't give any more, So now I'm ginving up. 'Cause nothing's ever good enough. And the more I try to pour, The less I fill your cup. 'Cause nothing's ever good enough … ». Et ce n’était que le refrain… Bref, il avait était tellement amène en entendant ça qu’il était rentré chez lui en éteignant la radio. En s’allongeant sur son lit il avait pris son lecteur CD et avait écouté la première chanson qui passait : « Fighting all the time. This is out of line. She loves me not, loves me not. Do you realize I won't compromise. She loves me not, loves me not…Life’s not fair. » Se sentant maudis, il avait cesser la musique et avait passé le restant de la journée à fixer le plafond, les yeux exorbiter. Et toujours cette petite phrase vicieuse qui raisonnait dans son esprit « She Loves Me Not… Loves Me Not… » Qui était le sadique qui avait écrit cette chanson ?!

Chassant les mauvais souvenirs de son esprit, Michael reporta toute son attention sur Alice qui le regardait avant de prendre la parole. Mais pour une fois peut être aurait elle mieux fait de se taire. Le jeune homme détourna les yeux pour poser son regard sur la lune. Elle au moins ne poserait pas de questions indiscrètes. Cependant, s’il n’aimait pas les gens qui sa la racontait, il détestait d’avantage encore ce qui ne répondait pas au question posé…

C’est avec un léger rictus amère qu’il lança :

« En quelques sortes. »

Puis il l’implora mentalement de ne plus rien demander pour qu’il ne soit pas tenter de trahir sa fère. Quand il l’a regardé avec ses grands yeux de biches, comment pourrait elle lui mentir ou restait silencieux ? Surtout qu’il était tellement rare qu’elle parle !

*Voilà autre chose, après le chaton jeté à l’eau et la poupée de porcelaine voilà la biche…
-Mais c’est vrai ! Farouche, belle et élégante comme une biche qui gambade….
-… C’est une catastrophe… *

Mauvais début de cure anti Alice. Ou plutôt de « sevrage Alice » comme disait Butch. Eh oui, parce que c’était son frère qui le conseillé sur ça. Sans vouloir paraître désagréable, il fallait bien qu’il lui rende service lui aussi non ? Après tout ce que Michael avait fait pour lui ! Malheureusement les conseils de son grand frère étaient pour le moins foireux… Mais bon, il l’en remercié déjà d’essayer…
Le jeune homme ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose puis la referma. Inutile de parler pour meubler ou pour changer de sujet, c’était superficiel et donc pas digne d’Alice ou de lui-même. Pour ne pas savoir à la regarder dans le blanc des yeux sans échanger un mot, Michael s’éloigna pour retrouver son coin de la piscine.

Après qu'elle ai parlé, Michael posa un instant son regard sur elle avait de détourner les yeux vers la lune, un rictus amère plissant ses lèvres. A cette simple attitude sa sa part, la jeune femme compris qu'elle était allée trop loin dans ses questions, et qu'il n'avait aucunes envie de parler de cela. Sa réponse évasive fusant bientôt "en quelques sortes" ne fit que confirmer les pensées de la jeune Anglaise : une fois dans sa vie elle aurait mieux fait de se taire.

Toujours accrochée au rebord de la piscine où elle se trouvait depuis le début, Alice regardait silencieusement le profil de Michael se découpant de l'ombre par l'éclairage de la lune, attendant qu'il dise quelque chose. Il sembla à la jeune femme qu'il était une nouvelle fois tombé dans un débat intérieur, peut être était il d'ailleurs en train de déterminer s'il allait approfondir sa vague remarque ou se taire tout bonnement. Quoi qu'il en fût elle espérait qu'il ne choisisse pas la deuxième option. Après quelques secondes, les lèvres de son ami frémirent et s'entrouvrirent légèrement, comme s'il allait dire quelque chose, pour se refermer finalement. Leurs regards se croisèrent à peine et il finit par se détacher du bord pour aller s'accrocher à l'autre bout de la piscine, laissant Alice de ce coté, seule avec ses interrogations.

Car elle en avait des questions, maintenant qu'elle avait la preuve évidente que la vie de Michael n'était pas un long fleuve tranquille comme elle l'avait souvent imaginé -quand elle prenait la peine de l'imaginer. Cependant elle se garderait bien de les lui poser, pas parce qu'elle n'osait pas, non, Alice était plutôt le genre de personnes à ne pas prendre de gants avant de parler, les rares fois où elle le faisait. Plutôt parce qu'elle ne lui ferait jamais ce qu'elle ne supporterait pas qu'on lui fasse, à savoir un interrogatoire forcé sur quelque chose dont il n'avait probablement aucune envie de parler.

S'il avait voulu qu'elle sache en quoi sa vie était plus difficile qu'une autre, il le lui aurait dit l'instant précédent, lorsqu'elle lui en avait laissé l'occasion, de cela elle était certaine. Mais au lieu de cela il avait fuit à la fois son regard et la présence, se réfugiant dans un coin sombre de la piscine, un message plutôt claire la dissuadant fortement de s'aventurer plus longtemps sur le terrain. Exactement comme elle l'aurait fait elle même si elle avait été à sa place. C'était étrange comme les rôles pouvaient brusquement être inversés. Pour la première fois depuis les 5 années ou elle l'avait connu, Alice en vint à penser que dans le fond ils n'étaient peut être pas si différents. A la nuance près qu'il cachait encore mieux qu'elle son jeu puisqu'il ne portait pas la noirceur de son passé sur son apparence physique comme elle même. Lorsqu'on le regardait, avec ses jeans et son visage d'ange, on ne pouvait pas s'imaginer qu'il cachait quelque chose de plus sombre. Elle l'aurait peut être deviné si elle avait remarqué sur son regard parfois voilé, mais ce détail lui avait échappé comme elle évitait la plupart du temps de s'attarder sur ses yeux clairs, allez savoir pourquoi.

Ces réflexions faisaient leur cours dans l'esprit d'Alice, la jeune femme regardait Michael de dos s'approcher du bord opposé. Lorsqu'il l'atteint, elle se détourna afin de ne pas être prise dans son observation. Lorsqu'elle réagissait comme il venait de le faire, fuyant ostensiblement toute présence humaine, il savait respecter cela et la laissait en général seule avec ses pensées. Devait elle en faire de même ? Ou au contraire était elle sensée changer de sujet pour le mettre plus à l'aise ?

*Nom d'un chien je préfère quand c'est lui qui essaye de me dérider !*

S'offusqua mentalement la jeune femme, peu habituée à devoir faire attention aux humeurs autres que les siennes. Peu être avait il tout simplement envie de se taire après tout, il avait le droit d'être dépressif et muet les soirs de pleine lune, mais la moindre des choses aurait quand même été de la prévenir à l'avance, histoire qu'elle sache à quoi s'attendre !

*Ce n'est pas comme s'il allait te mordre.
-Ah, si c'est un lycan on ne sais jamais !
-...*

Décidant de faire taire ces voix sans aucun sens qui se chamaillaient dans son esprit, Alice se retourna de nouveau vers Michael mais ne put discerner ce qu'il était en train de faire à cause de l'ombre.

"On croirait pas en te regardant comme ça."

A première vue, sa phrase était une remarque comme une autre, destinée à clore la discussion, mais intérieurement Alice fut surprise de découvrir à quel point elle souhaitait qu'il rebondisse dessus afin d'éclaircit le mystère qu'il venait de faire régner autour de lui.

Arrivé sur l’autre bord de la piscine, Michael se retourna et, s’appuya sur ce coté ci, releva les yeux vers Alice. Etant dans l’obscurité de la pièce, il savait qu’elle ne pourrait que très mal discerné ses mouvements et encore moins ses expressions. Ainsi il ne serait pas obligé de montrer bonne figure face à elle en espérant qu’elle se déride. Comme il s’y était attendu, Alice resta silencieuse. Il ne lui avait jamais parlé de lui, de son frère ou de ses problèmes. Et a vrai dire elle n’avait jamais posé de questions. Sans doute pensait elle qu’il était un garçon simple à l’histoire banale. Il aurait préféré. Pourtant c’était tout le contraire.

A présent la jeune Anglaise semblait réaliser qu’elle était passée à coté de quelque chose. Mais quelle importance ? Qu’elle le sache ou qu’elle l’ignore, ce n’est pas ça qui l’aidera. Sa compassion ? Non seulement elle ne lui en donnera pas en plus cela ne lui servirait à rien. Ca n’améliorerait pas l’état de son frère, ça ne lui donnerait pas l’argent nécessaire pour l’entretenir ainsi que lui-même et ça ne l’aiderait pas à faire ouvrir à ses parents leurs yeux braqué sur lui et lui seul. Quand à ce que ça le soulage, il n’y penser pas, cela faisait bien longtemps qu’il avait renoncé à tenter de se confier.

Lorsqu’on parlé des problèmes qu’on avait, les gens étaient mal à l’aise et ne savaient pas quoi répondre. Il y avait toujours les égoïstes qui lançait un « Désolé… Eh ben moi […] » et repartait dans leur pseudo problèmes, il y avait les commères qui allaient en parlé en tout le monde, il y avait ce qui se mettait à balbutier ou souffler un « Je sais vraiment pas quoi te dire », ce qui, vous l’aurez deviné, n’aidait pas non plus. Quand à Alice elle serait plutôt du genre à se passer une main sur la nuque en détournant la tête. Oui il n’était vraiment pas tombé sur la bonne femme. Elle était sombre, sarcastique, égoïste et renfermé. Et le pire dans tout ça c’est qu’il l’aimait ! On ne pouvait pas non plus dire qu’elle était ce qu’un homme attendait venant d’une femme : elle n’avait ni les cheveux longs, ne savait pas cuisiner, n’était pas à l’écoutes des autres, ni câline ni douce et le comble pour un homme : n’était pas a protégé ! En faite cette fille parfaite que tous les hommes attendaient c’était Selene… Pourquoi diable était il tombé amoureux de sa sœur ?!

Le jeune homme soupira et se passa une main sur le visage. Penchant la tête, il put sentir les gouttes d’eau s’écouler de ses cheveux, tombant sur ses joues avant de se mêler avec l’étendue bleue qui s’étendait sous leur corps. Michael releva la tête vers la jeune gothique lorsqu’elle s’exprima. Il eut un léger sourire sarcastique en l’étendant et secoua légèrement la tête en soupira. Non ça ne se voyait pas parce qu’il mettait tout en œuvre pour qu’elle tel soit le cas. Ravis qu’elle le lui dise, par la même occasion cela voulait dire qu’il cachait bien son jeu ou alors qu’elle n’en avait rien à faire.

*C’est pas bientôt finis le bureau des pleures ?*

S’irrita t il en bougea un instant nerveusement dans le noire. Avant qu’elle ne dise cela l’ambiance était assez détendue… Enfin… Aussi détendus qu’elle pouvait l’être quand Alice était dans les parage, mais jamais il n’avait ressentis le besoin de sa la jouer mystérieux… Pourquoi allait ce commence maintenant ? Il avait deux choix : soit tout révélé à Alice en lui racontant son histoire et, non pas recevoir sa pitié ou ses regards en biais comme d’autre l’aurait fait, mais son silence… Ou alors changé de sujet.

*Et pourquoi tu ne la laisserais pas tout simplement mariné dans son jus ?
-Parce que moi c’est Michael, pas Alice…*

Il soupira, hésitant entre ses trois possibilités. Optant pour la seconde, le jeune homme harda cependant le silence. Ce n’était pas de son genre que de parler pour ne rien dire. Ou bien seulement pour remonter le moral d’une des deux jumelles. Oui car aussi différentes soient elles, quand elles avaient le cafard elles étaient aussi causante l’une que l’autre… Alice ça ne changer aps tellement, mais pour Selene c’était un grand changement. Parfois elle faisait des sourires polis avec un léger hochement de tête qui voulaient très clairement dire « Okay maintenant ferme la ».

Cependant il n’aimait pas laissé son amie être mal à l’aise par sa faute.

*C’est Alice ! Elle n’est jamais mal à l’aise !
- On n’a jamais parlé de ça avant !
-Et quand bien même elle le serait… Elle l’aurait bien mérité…*

Non, pour une fois qu’elle tenter de se renseigner sur lui, il ne pouvait pas lui faire ce coup là. Il hésita aussi à se lever, prendre ses vêtements et s’en aller. Mais l’ambiance entre eux serait bien trop lourde après ça. Michael se mordit la langue et décida donc de prendre –une nouvelle fois- sur lui, comme son amie ne le ferait pas d’elle-même.

C’est donc avec une petite grimace dépité qu’il revint de l’autre coté de la piscine avec un sourire quelque peu forcé.

« Oui… Mais il y a pas mal de chose que tu ignores sur moi… »

Michael resta un long moment silencieux après qu'Alice ait parlé pour la dernière fois. De l'endroit où elle se trouvait, elle ne pouvait que discerner sa sombre silhouette se fondant dans l'ombre du fond de la piscine où il s'était réfugié quelques temps plus tôt. Elle ne put lire sur son visage la réaction à sa dernière phrase mais il lui sembla qu'il secoua vaguement la tête suite à sa remarque et qu'il bougea quelque peu dans l'eau -cette dernière information due grâce au bruit de l'eau en mouvement qui était parvenu jusqu'à son coté de la piscine plus qu'à une confirmation visuelle. Quelques secondes après, ce fut le corps de Michael qui se détacha de l'ombre alors qu'il s'avançait pour rejoindre son coté de la piscine, changeant une nouvelle fois de position ce soir là. Où bien il ne savait pas trop où se mettre par rapport à elle, ou il avait décidé de passer une nuit sportive et de faire des longueurs de temps à autres pour garder la forme.

Alors qu'il s'accrochait de nouveau au rebord de la piscine afin de ne pas perdre pieds, Alice détailla son visage et fut assez surprise d'y trouver un sourire. Pas qu'il ne fut pas souriant au contraire, disons seulement que la conversation -si on pouvait appeler ça ainsi- qu'ils avaient n'étaient pas vraiment joyeuse. Sa surprise s'estompa néanmoins lorsqu'elle détailla plus précisément son visage. Aux yeux d'une personne quelconque, l'expression qu'affichait Michael était bien un sourire, mais une personne plus avertie qui comme elle le connaissait depuis longtemps pouvait à la légère crispation de ses lèvres lire que c'était feint.

"C'est sur."

Répondit Alice lorsque Michael lui fit la remarque qu'elle ignorait pas mal de choses sur lui. Il lui aurait fait la même réflexion la veille, la jeune gothique aurait certainement éclaté de rire avant de lui lancer d'un ton septique s'il se fichait d'elle. Pour elle, il avait toujours été ce garçon adorablement collant qui serait toujours dans son dos quoi qu'elle fasse et dont elle n'avait pas à se préoccuper puisque de toute façon à lui seul il était la clef de leur amitié. Jamais elle n'aurait soupçonné que derrière ces paroles courtoises et ces airs de gentil garçon, se cachait un homme à la vie difficile, au passé sombre.

Même maintenant qu'il lui avait plus ou moins avoué cela, la jeune femme avait du mal à imaginer ce qui avait pu arriver dans sa vie de tellement dur. Pas qu'elle ne le croit pas, bien au contraire, elle le savait pertinemment qu'il n'était pas du genre à fanfaronner ou a souhaiter se faire plaindre en inventant une vie que personne ne souhaiterait ; et il ne voulait certainement pas non plus se rendre mystérieux comme beaucoup d'hommes qu'elle avait put croisé. Non, elle n'arrivait tout simplement pas à concevoir que quelqu'un puisse vouloir du mal à un petit Michael. Il était inconcevable que ses parents ne s'attendrissent pas devant cette chose aux grands yeux bleus, personne ne pourrait y résister ! Et hors des parents, qui pouvaient être une source de problèmes dans la vie ? Une chose était certaine, ce n'était pas de ci tôt qu'elle l'apprendrait.

"Et si tu ne me les as jamais dites c'est que tu n'en as pas envie."

Continua Alice sur le sujet des choses qu'elle ignorait au sujet de Michael. Elle n'avait pas dit cette phrase sur un ton froid, ou avec les intonations vexées d'une mini pouffe qui aurait voulu connaître les petits secrets de son meilleur ami masculin et essayer ainsi de l'apitoyer pour qu'il délie sa langue. Il n'avait pas envie de parler de lui, pour des raisons évidentes qu'elle pouvait mieux que quiconque comprendre, et disant cela elle souhaitait juste qu'il sache qu'elle était au courant, et n'avait pas a craindre un interrogatoire de sa part.

Baissant les yeux vers ses ongles noirs manucurés depuis la veille, Alice resta un instant silencieuse. Délibérant un instant avec elle même, la jeune femme tapota du bout de ses doigts la surface de l'eau, hésitante. Puis ses sourcils se foncèrent fermement lorsqu'elle se décida à relever les yeux, ses pupilles sombres cherchant celles de son ami.

"Ou alors tu penses que je n'en a rien à faire."

Elle savait pertinemment que c'était l'impression qu'elle pouvait donner. La jeune femme ne comptait plus le nombre de fois où elle avait entendu "Alice, tu m'écoutes ?" ou encore des "Non mais elle n'en a rien a cirer, rien a cirer !" hystériques de sa mère, simplement parce que chez la jeune femme « écouter » ne signifiait pas hocher la tête avec des sourires béat et interrompre toutes les phrases avec des ‘oh’ et ‘ah !’ compréhensifs. Rares étaient les personnes qui écoutaient sans rien dire ni rien faire d’autre, comme elle le faisait. Selene était comme ça aussi, sauf qu’elle regardait la personne de ses yeux ronds et passionnés, la bouche entre ouverte sous le suspens du discours de son interlocuteur. C’était la raison pour laquelle on ne lui faisait pas ce genre de remarques.

"C'est faux... Je veux dire..."

S'embrouilla Alice lorsqu'elle essaya de poursuivre la phrase qu’elle avait dite précédemment. Baissant de nouveau la tête, elle chercha ses mots afin d’expliquer à Michael qu’elle ne se fichait pas de sa vie, qu’elle pouvait l’écouter, même si elle ne dirait probablement rien après. Fronçant les sourcils, elle s’aperçut qu’elle était tout simplement incapable de trouver ses mots. Décidément il était bien plus facile de dire à quelqu'un d'aller se faire voir ailleurs plutôt que de lui avouer qu'on s'intéressait à sa vie.
Se rendant compte du ridicule de la situation, elle finit par relever les yeux vers lui, un sourire amusé sur fines lèvres.

"Bref, tu as compris."

Termina la jeune femme d'un ton satisfait qui n'était pas dans ses habitudes d'utiliser.